Histoire et Patrimoine

Sainte-Consorce, un charmant petit village sur les coteaux du Lyonnais

30 mai 1975 choix du blason local
Composé par Monsieur Jean Tricou, dessiné par Monsieur Georges Barriol, ancien maire de Ste Consorce. Les armes de Sainte-Consorce se blasonnent ainsi :
D’azur au bâton d’or accompagné d’une feuille de marronnier d’argent en chef et de Sainte Consorce en pied du même en pointe.

Sainte-Consorce est un charmant petit village sur les coteaux du Lyonnais, à 420 mètres d’altitude en moyenne. Se situant à 14 Km seulement de Lyon Bellecour, Sainte-Consorce a su maîtriser son urbanisme tout en gardant un cadre rural, malgré les évolutions au fil du temps de la grande métropole Lyonnaise. Nous avons su préserver la qualité de vie d’un village “Où il y fait bon vivre”, son environnement est agréable et son village fleuri. Si vous avez la chance de nous rendre visite par temps clair, vous pourrez apprécier le splendide panorama, et même découvrir la chaine des Alpes dominé par le Mont Blanc du côté Est et apercevoir le mont Pilat du côté Sud.

À l’origine Sainte-Consorce est essentiellement composé de petits hameaux, dont celui de Marcy-Le-Loup. Les dénominations cadastrales font toujours référence à du bâti : Le Tronchil, Le Charmillon, Le Berthier, etc. Tous ces noms sont rattachés à des maisons. Il semble évident que les grands espaces verts entre ces maisons avaient des noms d’usage pour que les agriculteurs (par exemple), les situent au moins entre eux.

blason ville fr sainte consorce (rhône).svg
2000
habitants
Population légale
585
hectares
Superficie
420
mètres
Altitude

Sainte-Consorce

D’innombrables communes de France portent un nom de saint.
Notre village est le seul de France à s’appeler Sainte-Consorce.

« Sainte-Consorce est une sainte authentique »

Ce qui s’est écrit sur Consorce, fille d’Eucher et Gala, son épouse :
Sainte-Consorce, venue d’Espagne pour soigner une épidémie à Lyon, une sainte SANTA CONSORTIA aurait séjourné à Sainte-Consorce et les maîtres du pays auraient donné en reconnaissance son nom à Sainte-Consorce.
Selon certains, ce seraient les Bénédictins de Cluny qui auraient donné le nom de la sainte à un village près de Lyon : Sainte-Consorce.
Selon d’autres le nom du village viendrait de l’ancienne communauté du temple (Sanctum-Consortium). À cet égard, signalons aujourd’hui, en Andorre, une chapelle portant le nom de Santa-Consortia.
En Haute Provence, à l’Escale, l’église devenue chapelle Sainte Consorce a été entièrement détruite en 1962, pour agrandir la rue.
Consorce va aspirer, comme sa sœur Tulle, à la sainteté en se consacrant à Dieu et se dévouant pour les pauvres. Elle fonda un hospice (hospilaletum) pour les voyageurs et une église dédiée à Saint-Etienne.

statue consorce

Quelques explications de la vie de Sainte Consorce

Quelques explications de la vie de Sainte Consorce

Consorce a sans doute fréquenté la grotte de son père (Saint-Eucher, de l’ordre des sénateurs romains a été moine de l’abbaye des Lérins et ermite dans une grotte près de la Durance et il fut évêque de Lyon), lui apportant notamment sa nourriture. Mais surtout, elle va elle aussi, subir la toute-puissance autoritaire de son paterfamilias.

Après la mort de sa mère (Galla, issue de parents nobles) et de sa sœur (Tullia), elle reste seule sur le domaine familial formé de riches propriétés dans le pays d’Aigues. Elle reçut sans doute l’ordre paternel de se retirer dans un des domaines dénommé Mocton (ou Mathon vicus).

L’endroit correspond au village bas alpin de l’Escale situé en face de Château-Arnoux, sur la rive gauche de la Durance. L’Escale fut pendant l’antiquité un port fluvial important. On voit apparaitre le nom de l’Escale (Scala) dans les registres de donations reçues par l’abbaye de Saint-Victor de Marseille.

Il est ainsi écrit :  » Pierre de Volonne… donne, de son propre alleu, aux églises de Sainte-Marie et de Sainte-Consorce qui sont fondées dans le lieu-dit Mandannus… deux nanses dans le dit territoire « .

Le texte datant de 1061, il est donc clair que le culte de Sainte Consorce est déjà bien établi à cette date, une église lui étant dédiée.

C’est qu’ici Consorce n’est pas resté inactive. Elle va aspirer, comme sa sœur, à la sainteté en se consacrant à Dieu et se dévouant pour les pauvres. Elle fonda un hospice (hospilaletum) pour les voyageurs et une église dédiée à Saint Etienne.

Selon Urbain de ViIlevielle, elle mourut à un âge avancé. Elle fut alors inhumée dans un sarcophage percé d’un trou, permettant aux fidèles de toucher les reliques.

On peut penser que sa réputation de sainteté était bien établie, car ses restes furent transportés à l’abbaye de Cluny ou sa dévotion fut très marquée.

La statue (avenue des combattants) érigée au printemps de 1892, en souvenir d’une mission prêchée en décembre 1891, sur un rocher qui affleure au centre d’un pré dominant un large panorama, là où elle se trouve encore en 2023. À l’origine, le bras de la sainte montrait le village de Sainte-Consorce pour demander à Notre-Dame de Fourvière sa protection (voir inscription sur le socle). Une première restauration dans les années 1990, car la tête de la statue avait été décapitée et retrouvée dans un chemin du village. Le bras bien abîmé avait été replacé replié sur la poitrine.

Au pied de la statue la chapelle Saint-Etienne.

– Extrait du Préinventaire des monuments et Richesses Artistiques de Sainte-Consorce – Département du Rhône :

Vêtue à l’antique, coiffée d’un voile et chaussée de sandales.

Au pied de la statue, se lit le nom de l’hospice qu’elle fonda en Provence, et on y voit sculpté une petite église qui rappelle l’oratoire de Saint-Étienne annexé à cet hospice.

Sculpteur né à Bessenay en 1840, décédé à Lyon en 1903.

Création de la commune

Le 14 décembre 1789, l’Assemblée Constituante crée les municipalités laïques au nombre de 44000, autorités qui se substituent à toutes organisations ecclésiastiques ou seigneuriales. La toute nouvelle municipalité (que nous appellerons commune dès 1793), de Sainte-Consorce-Marcy s’organise logiquement autour des deux paroisses distinctes. Ça ne peut pas fonctionner car les deux paroisses revendiquent le rôle principal. La loi du 22 décembre 1789 crée les départements, au nombre de 88, nous sommes rattachés au département dit « Lyon campagne ». La réorganisation administrative du territoire par la loi du 20 septembre 1792, fondatrice du premier régime républicain français, remet l’état-civil entre les mains de la municipalité élue par la population. Jusqu’à l’heure la mission d’état-civil étant tenue par l’église. Par la suite l’archivage des registres entre les deux communes, comprenant notamment les registres d’état civil qui remonte à 1643, a fait débat et il a fallu du temps pour trouver à cet élément de discorde un dénouement heureux.

carte état major 1820 66

La scission de Sainte-Consorce d’avec Marcy-Le-Loup

Déjà au 17ème siècle Sainte-Consorce et Marcy dépendaient de deux autorités différentes : le Chapitre de Saint-Just, donc le clergé rendait la justice pour Sainte-Consorce, alors que c’est la famille Lacroix de Laval, autorité laïque, qui rendait la justice sur Marcy. Cette situation a perduré jusqu’à la révolution française.

Après de multiples contestations et réclamations auprès du préfet, et même de l’autorité ministérielle pendant près de 70 ans. Il est enfin déclaré officiellement le 5 juin 1872 par arrêté du préfet : article 1° la commune de Sainte-Consorce et Marcy le loup est divisée en deux communes distinctes. La section de Sainte-Consorce prendra le nom de commune de Sainte-Consorce est la section de Marcy celui de commune de Marcy-L’étoile.

borne angle ch. du raymond et ch. des teyssonnières (1)

La mairie-école

Il est établi que jusqu’à la Révolution, le village de Sainte-Consorce et Marcy-le-Loup constitue une seule et même paroisse, bien appartenant à deux seigneuries différentes. Jusqu’en 1872, le sujet du lieu de l’instruction donné aux enfants a été un large débat, pour chacune des deux sections. Le 22 pluviose an IX, soit le mercredi 11 février 1801, location d’une maison commune et d’une école primaire pour 36 francs, mais il n’y avait qu’un instituteur, qui en 1834 avait été autorisé « à tenir alternativement l’école dans chacune des deux sections, les premiers jours de la semaine dans l’une, et les derniers jours dans l’autre ». La Mairie-école de garçons construite en 1874 et agrandi en 1883 pour accueillir les filles est devenue trop exiguë, elle a fermé en 1976, pour s’installer rue des monts dans des locaux neufs.

mairie école

Monument aux morts *

7 novembre 1920, le Conseil décide de célébrer le cinquantenaire de la République et l’anniversaire de l’armistice mettant fin à la Grande Guerre. Un arbre (Acacias) dit « de la Victoire » sera planté sur la place publique le 11 novembre 1920. Les habitants seront invités à pavoiser et à 13h un banquet Populaire réunira les adhérents à l’hôtel Billiet.

Le monument aux morts est érigé en 1923, conforme au projet retenu. Sa structure est composée d’un obélisque, orné sur la face principale d’une croix de guerre et d’une palme. La silhouette de l’obélisque (notamment le pyramidion arrondi) évoque le modèle n°1029D du catalogue Rombaux-Roland (Jeumont, Nord) retrouvé dans les archives de plusieurs communes. Un motif en bronze orne le bas de l’obélisque : un cor et une palme entrecroisés.

La symbolique de la Croix de guerre instituée en 1915 est la plus haute distinction militaire due aux soldats morts pour la France. C’est une croix de Malte posée sur 2 glaives entrecroisés symbolisant l’esprit de la noblesse militaire qui porte en son centre l’effigie de la République.

monument aux morts

Le laurier très souvent présent sur de nombreux monuments, est représenté sous forme de palmes. La palme, symbole du martyre, traduit aussi l’immortalité de l’âme et la résurrection des morts, elle a donc une signification religieuse. Ainsi, apposer une palme sur un monument marque la volonté de proclamer que ceux qu’on souhaite honorer ne sont pas morts (leurs âmes continuent de vivre dans le souvenir.) D’un point de vue militaire, elle est aussi signe de victoire.

L’obélisque est en pierre de Villebois et le socle en Comblanchien bouchardé (calcaire).

Les obus qui entouraient le monument ont été enlevés lors de la réhabilitation de l’urbanisme du centre bourg en 2010.

Le jour de l’inauguration, le 21 octobre 1923, au côté du maire de Sainte-Consorce (Benoît Tisseur), est présent entre autre, Edouard Herriot, maire de Lyon, député et président du Conseil des ministres de la IIIe république. Les consorçois sont là pour honorer dans la dignité et reconnaissance du sacrifice.

*Ouvrage « 1914-1918, Morts pour la France » en vente auprès de l’association.

inauguration du monument aux morts

Église

Les origines de l’ancien presbytère (au vieux bourg), sont anciennes comme l’atteste un acte de juin 1278, par lequel André, chapelain de Sainte-Consorce, fit donation « à son église d’une maison et d’une Verchère y attenant ». Il était stipulé dans la chartre que cette maison était inaliénable. Vers 1900 il abritait un pensionnat de jeunes filles. Puis, l’ancien presbytère devint une propriété privée, et l’est encore actuellement.

L’ancienne église paroissiale (au vieux bourg), d’époque romaine, au vocable de Sainte-Consorce et Saint-Étienne, les débuts de cet édifice sont mal connus. Il est vraisemblable qu’une église se trouvait à cet emplacement en 990, date de la plus ancienne mention du village, puisqu’elle est à l’origine du toponyme de celui-ci.

Actuellement reste encore debout, protégé par son propriétaire, le mur nord de la nef, conservé dans son intégralité, et non remanié depuis l’origine, hormis la porte rectangulaire d’accès au clocher. Ce mur est prolongé par l’abside semi-circulaire qui était en cul-de-four, et qui est renforcé de deux contreforts massifs en pierre de taille. Dans l’axe de l’abside une petite ouverture en plein cintre défendu par un barreaudage en fer forgé, qui a été agrandie postérieurement « au 17ème siècle ? » du côté intérieur.

église

A quelques pas de cet emplacement, se trouve une maison ayant servi de lieu de culte protestant, pour quelques Consorçois et autres habitants de villages voisins (une douzaine de famille). Ceux-ci excédés par les querelles liées aux rivalités entre les églises de Sainte-Consorce et de Marcy et leur desservant, auquel il reprochait de « s’emparer d’une autorité qui n’était point de leur ressort », se convertir momentanément et par pur provocation au protestantisme.

L’ancienne église de Sainte-Consorce étant excentrée, petite et délabrée, en 1834, cinq particuliers de Sainte-Consorce prirent l’initiative de faire construire une grande chapelle sur un terrain situé dans le quartier du Massenot, appartenant à Antoine Brun, centre du village actuel. Les 4 contreforts se trouvant sur le devant de l’église ont été placés dès la fin de la construction, l’architecte s’étant aperçu de la fragilité de la construction. Le nouvel édifice fut ouvert au culte le 25 mars 1835 :

Cet édifice de style néo-classique occidenté (c’est-à-dire Autel orienté du côté ouest) construit en moellon de pierre, caché par un enduit jusqu’en 1986. Couverture en tuile mécanique et en ardoise (flèche du clocher).

intérieur église mi 20ème

Présence des moines soldats (les hospitaliers) sur Ste Consorce *

Si aujourd’hui, pour la plupart d’entre nous, la confusion est grande entre Templiers, Chevaliers de Malte et Hospitaliers, il en était de même au cours des siècles car les Templiers et les Hospitaliers s’implantent pratiquement en même temps en Europe. En étudiant les registres de comptes des Ordres (cartulaires), nous nous apercevons que même les donateurs de l’époque confondaient les Ordres, croyant donner à l’un, ils donnaient finalement à l’autre. C’est pourtant bien les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem c’est-à-dire les Hospitaliers qui ont été présents pendant quatre siècles et demi sur le territoire de Sainte-Consorce – Marcy-le-loup.

L’histoire qui a conduit à ce que la croix de Malte soit en bonne place sur le blason de Marcy-L’Étoile et qu’un chemin s’appelle « Chemin de l’Hôpital » à Sainte-Consorce.

On retrouve en 1214 l’accord passé entre l’évêque de Lyon, l‘ Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et le Chapitre de Saint-Just qui sont concernés par le fait qu’il y ait conflit d’intérêts concernant la collecte de la dime entre le chapitre de Saint-Just et les Hospitaliers concernant Montchausson à Sainte-Consorce.

Il est toujours difficile de connaitre les origines des communes, mais on peut dire que la paroisse de Sainte-Consorce est une entité très ancienne qui a longtemps eu l’ascendance sur le Hameau de Marcy-le-loup. Le seigneur Loras de Pollionnay, précise qu’elle date du VIème siècle, mais il faut attendre le XIXème pour avoir la première carte générale de France, dite carte de Cassini.

Jacques Camus (Sainte-Consorce en Lyonnais), disposant d’un document précis de 1512 est formel, le domaine de Montchausson longeait le chemin de l’hôpital actuel au sud et s’étend sur tout le sud de la Badelière (point de repère La MFR) et non comme positionné sur la carte de Cassini. Comment expliquer cette erreur sur la carte de Cassini, erreur dupliquée sur les cartes actuelles. Les premiers cartographes positionnaient en premier les noms importants sur la carte, les villages, les chapelles, les moulins. Ensuite on positionnait les lieux-dits, où il restait de la place, ce qui rendait la carte très approximative.

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Bombardement du 30 août 1944, Pensionnat Saint-Joseph

Deux plaques commémoratives sont placées au niveau du 6 de la rue du 30 août 1944, devant l’ancien pensionnat des sœurs Saint-Joseph.

Ces plaques de marbre rappellent, le sacrifice de ses soldats F.T.P. tombés en ce lieu le 30 août 1944.

Dès le début de la 2ème Guerre Mondiale, un détachement du 53ème régiment d’artillerie, 9e batterie, vint cantonner avec ses chevaux à Sainte-Consorce. Ces artilleurs se trouvèrent dispersés au Vieux Bourg, au Quincieux, au Charmillon, etc. Homme et chevaux logeaient chez l’habitant et occupaient grange et écurie, mais leur séjour fut bref, quelques semaines seulement.

Novembre 1942, il n’y a pas de soldat germanique en stationnement à Ste Consorce, mais le maquis était proche dans la montagne et à partir de juin 1944 les Francs-Tireurs Partisans (F.T.P.) venaient souvent se ravitailler dans la commune ou à Pollionnay. À Valency des camionnettes étaient camouflées dans les granges.

30 août 1944 bombardement

Le 29 août 1944, peu avant la Libération, un groupe de FTP vient s’installer sur la route de Pollionnay, en bordure du village, le long du mur du pensionnat des sœurs Saint-Joseph, il y a là quelques camionnettes dont deux charger d’un stock de munitions. Le 30 août vers les 15h, un groupe de 15 à 20 F.T.P. revient pour rejoindre les véhicules, au même instant apparaissent des avions en provenance de Lentilly qui mitraillent abondamment les véhicules immobiles. S’ensuit une énorme explosion, un carnage a lieu parmi les FTP, plus de 20 morts et des blessés atteint par balles ou profondément brûlés. Ces avions étaient des avions alliés…

Une école privée de filles, qui abritait également un pensionnat de demoiselles, avait été ouvert par les religieuses de Saint-Joseph, le 28 novembre 1826. Cette dernière s’était d’abord installée dans un groupe de bâtiments situés au nord du presbytère (Vieux Bourg). Ensuite elles ont acquis une maison particulière en 1883, route de Pollionnay.

L’école a été fermée en 1961, et les bâtiments ont été vendus.

Après avoir abrité la Maison Familiale Horticole, ils ont été transformés en copropriété privée.

La Maison familiale Rurale (MFR)

La Maison familiale Rurale (MFR) horticole a été créée en 1961 avec l’ouverture d’une classe de première année à orientation polyculture et élevage; Cette école est installée depuis 1983 dans des bâtiments neufs construits au hameau de la Brossonnière.

Sources et crédits textes et photos : Association Les amis du patrimoine de Sainte-Consorce